L’équilibre acido-basique

  • Post category:Naturopathie

L’équilibre acido-basique est une notion fondamentale qui fait partie de l’hygiène de vie quotidienne.

C’est le deuxième pilier de la Méthode Kousmine crée par la Doctoresse Kathrine Kousmine (1904-1992). Les autres piliers sont : La réforme alimentaire – L’hygiène intestinale – La complémentation – L’immuno modulation. (https://www.kousmine.fr/dr-kousmine/)

DEFINITION

Pour bien comprendre à quoi correspond cet équilibre acido-basique, il faut d’abord connaître la signification chimique des ces deux termes : acide et basique.

Un acide est une molécule capable de donner des ions H+ (ou protons). Une base est une molécule capable d’en accepter. L’unité de mesure pour une solution physiologique (et non physiologique) est le Ph avec une échelle qui va de 0 à 14. Le point de neutralité est 7. Tout ce qui est en dessous est considéré comme acide et tout ce qui est au dessus est considéré comme basique. L’acidité augmente de 7 à 1 ; la basicité augmente de 7 à 14.

Dans le corps humain le Ph n’est jamais le même. Il dépend de l’activité spécifique de l’organe, pour lequel une valeur précise d’acidité/alcalinité est de rigueur.

Par exemple, dans l’estomac le Ph est très acide : 1,5-2. Les urines doivent avoir une valeur comprise entre 7 et 7,5. Le sang a un Ph de 7,39 et des variations minimes sont permises entre 7,36 et 7,42. Au-dessus et en dessous de ces valeurs, de graves problèmes peuvent survenir. La salive a un Ph entre 7,1 et 7,4 et celui de la peau est à 5,5.

FONCTIONNEMENT

La production des acides dans chaque organe est en lien avec le fonctionnement spécifique de l’organe (dans l’estomac la forte acidité permet la digestion des aliments ainsi que la destruction d’éventuelles bactéries ingérées avec la nourriture), mais aussi avec le métabolisme de l’organisme. Des molécules d’acide sont naturellement produites comme déchets au bout des réactions chimiques. Elles sont stockées dans le mésenchyme, les tissus de soutien des organes. Cette phase de stockage se passe pendant les heures diurnes. Pendant les heures nocturnes (le sommeil), ils sont éliminés.

Le premier système très rapide est celui des systèmes tampons : des systèmes qui consomment les acides en les neutralisants pour éviter qu’ils ne causent des dégâts. Ces systèmes tampons sont le système phosphate ; les systèmes ac.carbonique/bicarbonate ; hémoglobine/hémoglobinate ; oxyhémoglobine/oxyhémoglobinate ; protéines/protéinates. Ces systèmes agissent rapidement au fur et à mesure que les acides sont produits mais ils saturent vite.

Le deuxième système, celui qui permet une élimination plus soutenable, est constitué des poumons et des reins. Les poumons éliminent les acides volatiles (ex. l’acide carbonique), tandis que les reins éliminent les acides lourds ou non volatiles (les acides sulfurique, phosphorique, urique).

Si cette phase d’élimination est entravée (par une mauvaise hygiène de vie par exemple) ou si la charge d’acides est supérieure à l’élimination (due à l’alimentation, au stress, à la prise de certains médicaments), l’acidose tissulaire s’installe.

QUELS SONT LES FACTEURS ACIDIFIANTS ?

Les facteurs acidifiants sont : le stress, la mauvaise alimentation, le manque de sommeil, la sédentarité, les médicaments.

Le stress active le système nerveux sympathique qui nous met en alerte pour nous préparer au combat ou à la fuite. Dans une situation de stress, les émonctoires (les organes chargés d’éliminer les acides) sont verrouillés  car le corps met la priorité sur la fuite ou le combat plutôt que sur le nettoyage. Les acides sont donc stockés plutôt que d’être éliminés. L’excès d’acidité qui en découle stimule alors encore plus le système nerveux sympathique pour que l’adrénaline et la cortisone soient produites. C’est ainsi qu’un cercle vicieux  se met en place.

En ce qui concerne l’alimentation, la liste des aliments acidifiants mais aussi alcalinisants est longue. A titre indicatif, les aliments les plus acidifiants sont le sucre raffiné, la viande, l’alcool, les lentilles, les farines, les jus de fruit en boîte, le café, le chocolat, le vinaigre et en général tous les aliments très élaborés industriellement (liste non exhaustive). Parmi les aliments alcalinisants (basiques) qui neutralisent l’acidité on trouve les abricots, les pommes, les bananes, les châtaignes, les jus de fruit frais, le jus de légumes, les aubergines, les carottes, les épinards crus (liste non exhaustive).

Le manque de sommeil et le tabagisme mettent le corps dans un état de sympathicotonie continu qu’incrémente l’acidification de l’organisme.

Parmi les médicaments, les anti-inflammatoires sont très acidifiants.

Les symptômes d’une acidification prolongée sont plusieurs : caries, crampes, migraines, lithiase rénale, parodontose, ostéoporose. Les pathologies qui peuvent survenir sont variées et sans doute multifactorielles : gastrite, ulcère gastrique et duodénal, maladies rhumatismales, goutte, dysfonctionnement hépato-vésiculaire.

COMMENT CORRIGER L’ACIDITE ?

Les moyens de gestion et de correction de l’acidité sont multiples. Chaque facteur pouvant causer une hyperacidité peut ainsi être contrôlé pour que ça ne déborde pas. 

L’ALIMENTATION

En qui concerne l’alimentation, une bonne gestion de cet équilibre peut se mettre en place avec la suppression des aliments très acidifiants et l’apport des aliments alcalinisants. Un bon compromis consiste à apporter à chaque repas 2/3 d’aliments alcalinisants et 1/3 d’aliments acidifiants. Les repas les plus riches doivent être ceux du petit déjeuner et du déjeuner, celui du soir devant être le plus léger possible pour permettre au corps de déstocker les acides du mésenchyme pendant la nuit. Dans tout les cas, il faut respecter ses besoins nutritionnels en fonction des capacités digestives et tempéramentales.

LE CURES

Parmi les cures que l’on peut faire pour éliminer l’excès d’acidité, celle du jus de citron est très efficace pour corriger une acidose chronique. On pourrait croire que cet aliment est acidifiant, mais si le tempérament le permet (sanguin/bilieux), cette cure permet de s’enrichir de tous les sels minéraux du citron tandis que l’acide citrique est rapidement dégradé et éliminé par les poumons sous forme d’acide carbonique. La cure se fait sur 20 jours en augmentant tous les deux jours d’un citron jusqu’au dixième jour et ensuite en enlevant un citron tous les deux jours pendant les 10 jours restants. Le jus peut être mélangé à l’eau. On le boit de préférence le matin, et comme toutes les cures il faut adapter le régime alimentaire durant la cure pour permettre à l’organisme d’éliminer.

LA GESTION DU STRESS ET DES EMOTIONS

La gestion du stress et les émotions mal intégrées sont, à mon avis, le premier facteur qui doit être pris en considération et sur le quel il faut miser le plus.

Les techniques à disposition sont multiples mais il est nécessaire d’avoir envie de se connaître réellement pour comprendre quels sont les mécanismes psychiques et émotionnels adoptés au quotidien qui peuvent engendrer du stress ou impacter notre gestion du stress. La pleine conscience, la méditation, la pratique de l’art, le yoga, le sens que l’on donne à notre vie, sont des outils à explorer.

L’ACTIVITE PHYSIQUE

L’activité physique, avec l’oxygénation qu’elle comporte, est parmi toutes les techniques la seule qui permette l’ouverture de tous les émonctoires et donc l’élimination rapide des acides. Lorsque la fréquence respiratoire augmente, la peau élimine les toxines grâce à la transpiration. La contraction des muscles abdominaux stimule le péristaltisme intestinal, l’activité de filtration rénale est augmentée car le débit de sang à filtrer augmente. Le foie, l’organe principal de la métabolisation des acides, augmente son métabolisme car le flux sanguin qui le traverse est augmenté par la contraction cardiaque.

Paradoxalement, un excès d’activité physique engendre une augmentation de l’acidité car il met le corps sous une forme de stress prolongé.

MESURER LE TAUX D’ACIDITÉ

On peut mesurer le taux d’acidité dans notre corps grâce à la mesure du Ph urinaire avec des bandelettes  3 fois par jour, avant les repas, pendant 15 jours. L’observation de la variation (ou pas) du Ph nous donne une indication de la demande d’aide de notre corps pour rétablir cet équilibre précieux.